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Le monstre du Loch Ness

Situé dans les Highlands écossaises, le Loch Ness, d’une superficie de 65 km² et d’une profondeur maximale de 225 mètres, s’étend sur 35 km de long pour une largeur d’un à deux kilomètres. Le plus célèbre des lacs d’Ecosse et du monde se trouve à 150 km au Nord de Glasgow, entre les villes de Fort Augustus au sud et Inverness au Nord. Placé au cœur d’une dépression tectonique (The Greay Glen) qui traverse le pays d’une côte à l’autre, il compose une partie du canal calédonien. Sa masse provoque une inertie thermique expliquant pourquoi le loch ne gèle jamais. Il est d’ailleurs le plus vaste plan d’eau douce de la Grande-Bretagne. Sa température s’élève en moyenne à 5,5° pour une visibilité très médiocre due à de nombreuses particules de tourbe en suspension.

Le Loch Ness, héritage des glaciations du quartenaire, n’existe que depuis 10.000 ans.  A cette époque, juste avant la fonte des glaces, il devait communiquer avec la mer. Lorsque le poids des glaciers disparut, le sol se souleva d’environ 16 mètres, altitude actuelle du loch. Si un ou des animaux y furent pris au piège, ils ne peuvent provenir que de cette période.

Affectueusement surnommé « Nessie », le monstre entre dans l’histoire moderne lorsque le colonel Robert Wilson le photographie. En 1934, il prend le cliché d’un animal à long cou dont la tête émerge des eaux troubles et que l’on va s’empresser d’identifier à un plésiosaure. Si cette photo restera la plus célèbre du monstre, les apparitions se sont multipliées depuis la récente construction d’une route autour du loch. Pas moins de 17 observations sont relatées pour l’année 1933. Et cela vaut mieux pour les amateurs de merveilleux car il est fort probable que la fameuse photo ne soit qu’un faux…

Selon le Sunday Telegraph du 12 mars 1994 ? Christian Spurling, décédé six mois auparavant, aurait confessé la fraude dans ses derniers instants. La photo, celle d’un jouet, aurait été prise par son beau-frère dont le père avait été engagé par le Daily Mail pour trouver un monstre. Le nom du colonel Wilson devait servir à renforcer la crédibilité de l’histoire vendue au quotidien populaire de Londres. Devant le succès de leur supercherie, ils auraient gardé le silence pendant 60 ans. Il faut bien reconnaître que si l’industrie touristique n’a pas inventé le monstre, elle en tire un profit non négligeable de plusieurs dizaines de millions de livres chaque année.

Mais si nous devons écarter la preuve la plus connue de l’existence du monstre du Loch Ness, que nous reste-t-il pour au moins présumer de la présence d’un animal marin de grande taille dans les eaux des Highlands ? En fait, peu et beaucoup à la fois.

Beaucoup car il existe de très nombreux témoignages visuels, d’autres photos et deux documents visuels.

Le plus ancien témoignage d’un animal mystérieux vivant dans le loch remonte au 6ème siècle et est attribué à Saint Colomban, l’évangélisateur de l’Ecosse. Il aurait converti (!) un serpent de mer qui avait la fâcheuse habitude de dévorer les riverains du Loch Ness. Que peut-on retirer de cela, sinon que la légende du monstre s’enracine depuis des siècles dans cette région ? Ce qui n’empêche pas, en dehors des diverses fraudes et canulars avérés, les témoignages modernes de se multiplier depuis la seconde moitié du 19ème siècle. On ne  peut malheureusement pas en retenir grand-chose. Se déplaçant parfois lentement, parfois rapidement, munis d’une, deux, parfois trois et même quatre bosses, de taille infiniment variable, Nessie semble avoir le pouvoir de se métamorphoser au fil des saisons et des années.

Certes, on l’a dit, le loch est sombre et souvent brumeux, la vue y est difficile. Cela expliquerait aussi qu’ils n’aient vu en fait qu’une ombre, une vague ou un tronc d’arbre.

Si la photo de 1934 est bien en faux, il en existe cependant d’autres qui sont bien authentiques sans que pourtant, les conditions de prise de vues les rendent plus fiables que les témoignages oculaires. Ce sont bien des photos du loch sur lesquels on peut discerner l’une ou l’autre forme étrange, rien qui puisse véritablement servir de preuve malgré la bonne foi de nombreux photographes amateurs.

Première photo du monstre du Loch Ness prise par Hugh Gray en 1933. Il n'y aurait aucun trucage d'après les techniciens de la firme Kodak.

Plus probants car plus difficiles à truquer et offrant une image en mouvement, il existe deux films au format cinémascope datant des années 60 montrant un objet solide d’environ deux mètres de large et qui se déplace. On aperçoit une bosse sur l’un d’entre eux.

Quant aux autres moyens modernes de détection, c’est là aussi la déception. On a bien découvert des échos sonars de masses immergées se déplaçant de manière autonome car à des vitesses supérieures au courant du loch, mais en nombre insuffisants pour être validés.

Il n’y a en fait aucune preuve scientifique de l’existence d’un animal marin rescapé de la préhistoire dans les eaux du Loch Ness. Les arguments sérieux plaidant pour son absence ne manquent par contre pas. Nous les examinerons dans notre prochain numéro.

Si l’on accepte l’existence d’un monstre dans le Loch et que l’on retienne les premiers témoignages datant de près de 1.500 ans, il faut aussi admettre que nous ne nous trouvons plus en présence de la même créature mais de l’un de ses descendants. Or, selon les zoologistes consultés à ce propos, le Loch Ness ne saurait nourrir un prédateur de plus de 300 kilos alors qu’une population de base d’au moins 10 individus serait nécessaire pour maintenir la diversité génétique nécessaire à la reproduction de l’espèce.

En effet, à cause de la haute concentration en tourbe des eaux du Loch, la photosynthèse y est par contre très faible. Le cycle de la chaîne alimentaire y repose sur les bactéries et non sur les algues comme c’est le cas dans la plupart des étendues d’eau de dimension notable. Dès lors, la production de matière vivante est insuffisante pour permettre la survie d’un groupe de prédateurs de plusieurs tonnes.

Cette réfutation de la présence d’un animal de grande taille, quelle que soit sa nature, dans les eaux du Loch se base sur de simples raisons logiques tirées de l’observation et de l’étude du milieu naturel dans lequel cet individu est censé vivre. Pour les plus sceptiques, on peut y ajouter l’argument statistique. En conservant comme base de travail, l’existence d’un groupe de 10 animaux pouvant rester en apnée durant au maximum une heure, ils devraient refaire surface 240 fois par jour, soit… 87.600 fois par an. Doit-on rappeler qu’il y a belle lurette que le Loch n’est plus un endroit semi-désertique ? Que des dizaines de milliers de touristes s’y rendent tous les ans, armés d’appareils photos et de caméscopes, espérant immortaliser le monstre ? Que cette présence ponctuelle s’est muée en observation constante grâce aux webcams installées un peu partout ? Et tout cela, pour une poignée de témoignages prêtant à contestation ! A cet égard, fera-t-on un jour mieux que l’expédition Deepscan qui, avec une flottille de bateaux équipés de sonars a ratissé le Loch de long en large et n’a relevé aucune preuve de population inconnue ?

Doit-on pour autant écarter tous les témoignages en les considérant comme des élucubrations ou des supercheries ? Peut-être pas, l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence. Néanmoins, dans toutes les théories avancées pour expliquer ces observations, il faut bien reconnaître que si l’on écarte les plus farfelues, le mystère du Loch Ness perd beaucoup de sa magie.

- Plésiosaure ou autre reptile marin rescapé de la préhistoire : comme nous l’avons vu, les conditions écologiques minimum ne sont pas réunies pour permettre la survie d’un groupe de prédateurs de grande taille sur plus de dix siècles.

- Calmar géant : même réflexion, de plus si l’hypothèse ci-dessus est la plus répandue parmi le grand public, l’aspect des deux animaux diffère radicalement et celle du calamar ne correspond en rien aux rares descriptions un peu sérieuses.

- Orque épaulard.

- Phoque ou loutre géante d’espèce inconnue : on a en effet pu capturer occasionnellement l’un ou l’autre de ces animaux dans le Loch.

- Esturgeon de la Baltique, quelque peu égaré.

- Troncs de pins en décomposition que le dégazage propulse au-dessus des flots.

Enfin, je ne résiste pas à vous détailler l’explication la plus originale, celle du Docteur Clark de l’Université de Galsgow pour qui Nessie serait un …. éléphant ! En 1933, Bertram Mills, directeur de cirque en tournée en Ecosse faisait régulièrement baigner ses pachydermes dans l’eau des Loch. La population de l’époque, qui n’avait encore jamais vu ces animaux, aurait été impressionnée par leur volume dont « seuls la trompe, le haut de leur tête et leur dos étaient visibles (…) L’impression était alors celle d’un animal avec un long coup et deux bosses (…). 

Saint Columban voyait-il des éléphants … roses ?

Texte de Robert Dartois, paru dans la revue "Les Amis des Animaux".

Ecrit par rosesroses 
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